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La prière du cowboy

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Vous savez, mon Dieu, que je ne suis pas un spécialiste de la prière et il se peut même que vous ne me connaissiez guère. Car on ne me voit pas souvent dans les églises où on prêche votre Saint Nom. Mais il se peut que vous m’ayez vu, Seigneur, dans ces plaines solitaires, occupé à veiller sur le troupeau, tout heureux quand la pluie tombe, admiratif de votre grande œuvre : le miracle de l’herbe, attentif à votre Esprit paternel quand il se pose sur moi.
Le cowboy sur son cheval et les troupeaux dont nous nous occupons, peuvent regarder les étoiles la nuit et être sûr d’avoir un Ami. Et revoilà ce bon vieux Noël qui est de retour et qui nous rappelle Celui qui est venu apporter la bonne volonté dans le cœur des hommes.
Un cowboy n’est pas un prêcheur, Seigneur, mais si vous recevez ma prière, je vous demanderai tout le bonheur possible pour les hommes du monde entier. Ne laissez pas les cœurs s’aigrir, Seigneur. Ne permettez pas que les enfants aient froid. Rendez plus accueillants les lits des malades, des plus faibles, des plus âgés. Faites que la charité bénisse les pistes sur lesquelles nous chevauchons, où que nous allions. Et faites en sorte que nous soyons à vos côtés aussi bien dans la joie que dans la peine.
J’ai vu un bétail frappé par la famine et ce n’est pas un spectacle agréable. Ne laissez personne mourir de faim, Seigneur, en cette Sainte Nuit de Noël.
Pas un homme, pas une femme, pas un enfant et pas, non plus, nos compagnons les animaux. Et je ferai tout pour vous aider à leur trouver de quoi manger. Je ne suis juste qu’un cowboy, un pécheur, Seigneur, et je ne suis pas assidu à l’Église, mais j’espère que vous entendrez un ou deux mots de ma prière. Nous parlons d’un « joyeux Noël », mon Dieu, mais je suis sûr que vous savez qu’il ne peut y avoir de « joyeux Noël » pour ceux qui ne sont pas libres.
Aussi vous demanderai-je encore une chose, Seigneur : aidez-nous, autant que vous le pouvez, à sauver quelques graines de liberté. Pour l’avenir des fils de l’Homme.


                                                                        S. Omar Barker

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