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Chez les rednecks, dans le Sud profond des USA, Noël – et les jours qui précèdent Noël – n’est pas une chose que l’on prend à la légère. Pour vous en convaincre, je ne saurais trop vous conseiller un album intitulé The Redneck Night Before Christmas : texte de E.J. Sullivan, dessins d’Ernie Eldredge, plus un CD où Travis Tritt nous raconte l’histoire.


C’est l’histoire d’une famille redneck, Bubba (le père), Earlene (la mère), Sissi et Tatter (les enfants), Ole Blue (le chien), qui vivent dans un parc de trailers et qui espèrent que le Père Noël ne va pas les oublier. Earlene s’est assoupie avec ses bigoudis sur la tête. Bubba, la casquette John Deer vissée sur le crâne, zappe en regardant « La Roue de la Fortune ». Dehors, la lune brille et éclaire les vieilles bagnoles, des épaves, de Bubba. Soudain, miracle : se penchant à la fenêtre, il voit un pick-up Ford qui vole dans le ciel !
A son bord, Santa Claus, dont le Ford est tiré par des oppossums sympatoches : Sooner, Duke, Yaller, Spud, Blackie, Queenee, Duchess et Bud. Ayant garé son traîneau, le Père Noël débarque dans le trailer, revêtu d’une tenue camouflée verte et rouge, s’émerveillant d’un beau portrait d’Elvis Presley en velours sur le mur, et de la collection de fils de fer barbelés et de plaques d’immatriculation de Bubba…
Ayant déposé ses cadeaux pendant qu’Earlene roupille en ronflant, et que Bubba regarde tout ça avec des yeux ronds, Santa Claus, qui a de faux airs de Hank Williams Jr., remonte dans son traîneau-Ford et disparaît comme un éclair blanc. Non sans avoir lancé d’une voix de stentor : « Merry Christmas to all and may all rednecks go to Heaven ! » (« Joyeux Noël à tous et que tous les rednecks aillent au Paradis ! »).


Et ces cadeaux sont à la mesure d’un rêve de redneck : des cartouches pour aller à la chasse, des caisses de bière, des saucisses pour les barbecues, des friandises pour les enfants, des pyjamas siglés NASCAR (la grande course automobile qui fait courir tous les Sudistes et même quelques Yankees intelligents), des canifs multi-fonctions, des lance-pierres, un harmonica, du rouge à lèvre, des pétards de feux d’artifice, des pendentifs pour le rétroviseur du 4 x 4, un os pour le chien, des DVD de catch, des albums de musique country, des boîtes Tupperware, des ustensiles de cuisine, etc.


Bubba a-t-il rêvé tout ça pendant que sa petite famille sommeillait ? Pas sûr… Car Santa Claus a une affection toute particulière pour ces gens qui ne se plaignent jamais, aiment le Bon Dieu, respectent leur pays et chérissent leurs enfants.

Sûr qu’ils iront tous au Paradis !

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Alain Sanders

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